Présentée comme remède efficace contre le chômage, le recours à la formation professionnelle est plus que jamais perçu comme un facteur devant accompagner la reprise économique du pays avant la reprise des embauches.
Convaincu de cet axiome, le ministre du Travail, Michel Sapin, a transmis aux partenaires sociaux (syndicats et patronat) un document d’orientation présentant les objectifs de sa réforme de la formation professionnelle. Les négociations devraient donner naissance à un accord en décembre 2013.
Le projet annoncé par le ministre du Travail répondra au double objectif de mieux sécuriser les parcours professionnels et faire de la formation professionnelle un levier de compétitivité. Pour mieux sécuriser l’utilisation des parcours professionnels, le gouvernement devrait mettre en marche le compte personnel de formation (CPF) créé par les partenaires sociaux à l’occasion de l’accord sur la sécurisation de l’emploi de janvier 2013 pour accompagner un travailleur tout au long de sa vie professionnelle et qui devrait remplacer à terme le DIF (droit individuel à la formation).
L’annonce de cette nouvelle réforme est surtout l’occasion de repenser aux enjeux de la formation professionnelle.
Quels enjeux pour le futur de la formation professionnelle ?
Face au dilemme des entreprises entre le court et le long terme, former plutôt que licencier peut s’avérer être un choix stratégique permettant le développement des compétences dans une perspective de reprise économique. Repenser la formation professionnelle selon les demandes d’un marché de plus en plus exigeant permettrait de dynamiser l’offre et de réhabiliter le concept de la reconversion professionnelle.
Quels profils pour la formation professionnelle ?
C’est la question que les pouvoirs publics se doivent de régler puisque la formation professionnelle, utilisée surtout par les cadres, échappe souvent à ceux qui en ont le plus besoin, à savoir les chômeurs et les salariés peu qualifiés.
Ainsi, 57% des diplômés supérieurs suivent une formation professionnelle contre un faible nombre de non diplômés, 19%. Une meilleure revalorisation de la formation professionnelle serait capable d’accorder une seconde opportunité à ceux qui sont peu ou pas assez qualifiés.
Comment financer la formation professionnelle ?
La question du financement se trouve au cœur même du problème, puisque sur les 31,5 milliards d’euros consacrés à la formation professionnelle, ce sont les entreprises qui supportent la plus grosse partie devant les pouvoirs publics. Le gouvernement n’exclue pas une refonte éventuelle du financement de ce système déjà assez complexe et opaque selon les propres mots du Président.
Enfin, la réflexion sur la formation professionnelle devrait également entraîner une réflexion sur les nouvelles formes d’emploi en plein essor actuellement car répondant au double intérêt du besoin de compétitivité des entreprises et d’autonomie des salariés.