Reconversion Le guide de la reconversion
L’objectif de BiTWiiN.com : Valoriser les compétences des profils expérimentés auprès des recruteurs des grands groupes comme des PME.
Guide de la Reconversion : En tant que fondateur de BiTWiiN.com, comment analysez-vous le désir de reconversion des seniors ?
Bertrand Favre : La première donnée, c’est que les salariés ne pensent pas à se 
reconvertir, ils n’en ont pas le réflexe !
Ce n’est pas un modèle mis en avant, on parle beaucoup plus souvent de formation professionnelle mais pas encore de reconversion.
La problématique, c’est que les gens ont du mal à concrétiser par des mots quelles sont leurs compétences. Ils préfèrent se contenter trop souvent d’établir une liste de leurs expériences passées.
Pourtant, dès qu’on sait mettre des mots sur ses compétences, les qualifier distinctement, on « se vend mieux », on se projette vers l’avenir plutôt que se retourner vers son passé.
En réalité, l’expérience n’a de sens que si elle crée des compétences et s’appuie dessus.
GdR : Quelle est votre vision des politiques mises en place par les pouvoirs publics en matière de reconversion des seniors ?
B.F : Le problème, c’est que tout simplement on n’évoque quasiment pas la reconversion. Les pouvoirs publics parlent de maintien dans l’emploi, d’aménagement, du tutorat, du « binomat »…
Il y a une dimension de transmission du savoir qui peut être intéressante lorsque l’on parle des seniors ; mais la vision qui consiste à dire qu’une reconversion permet de changer d’univers social, d’aller vers un mode de travail différent ou vers une autre activité est rarement entendue ou lue.
On ne considère malheureusement pas que la reconversion fait partie de l’univers des possibles pour un candidat senior – ou autre d’ailleurs – en recherche d’activité alors que ça devrait l’être, tout comme devrait l’être le statut d’indépendant.
GdR : Considérez-vous que les jeunes générations sont plus aptes, plus réceptives à la reconversion ?
B.F : J’ai la vision dans laquelle les jeunes se disent plutôt : « je vais travailler mais ce n’est pas une fin en soi, l’entreprise doit s’adapter à moi».
Pourtant, les jeunes générations savent qu’elles vont devoir être flexibles, qu’elles exerceront plusieurs métiers dans leur carrière.
On a institué une sorte de moule mental qui fait croire que la reconversion est plutôt subie que volontaire, qu’elle résulterait plutôt d’un échec plutôt que d’une volonté.
Or, se reconvertir c’est aussi rebondir et gagner son indépendance. Cette dernière implique des risques mais est aussi un élément clé d’épanouissement personnel et professionnel.
Propos recueillis par le Guide de la Reconversion le 11/03/2013
